mercredi 25 juillet 2007

La France en mouvement



LA DEMOCRATIE EN FLEURS

Quelque chose d’essentiel pour notre vie publique se produit actuellement. Un véritable processus de rénovation de notre démocratie et de l’usage de nos institutions est en cours. Une révolution tranquille, salutaire pour tous.

Enfin ! Après 40 années d’un fonctionnement routinier de nos mœurs et usages politiques, la France s’adapte à l’ère moderne et les organes dirigeants se mettent au diapason de la réalité sociale.

Que l’on apprécie ou non l’actuel Président de la République, force est de constater qu’il impulse une indispensable modernité dans notre République, et qu’il sonne avec maestria la fin d’un conservatisme qui mettait cruellement en panne la Démocratie : crise de représentativité, désaffection des urnes, importance des extrêmes, flou des perspectives…

Jusqu’alors, tous les dirigeants successifs, gardiens scrupuleux de l’immuabilité, conservèrent avec un soin jaloux leur pouvoir en gardant les mêmes règles du jeu et sacrifièrent ainsi toute une brillante génération de la classe politique. Aujourd’hui, après tant d’échéances électorales parfois stériles, une chance nouvelle s’offre de réhabiliter le « Politique ». A tous les niveaux.

Apprécions l’heureux chamboulement qui s’est déroulé en tout juste 3 mois. La jeunesse est au pouvoir avec un Président de 52 ans, un Premier Ministre à peine plus âgé, une moyenne d’âge gouvernementale considérablement rafraîchie, et des ados et enfants qui égayent les vieux lambris dorés.

Une parité hommes-femmes chez les Ministres. Trois postes régaliens, les Finances, la Justice et l’Intérieur féminisés. ..du jamais vu. Une jeune Ministre issue de l’immigration Garde des Sceaux. Mais aussi la fraîcheur d’une belle sénégalaise, l’insolence de « Ni putes ni soumises », la parole de Fraternité d’un héritier de l’abbé Pierre, le talent de hauts responsables socialistes… donnent au gouvernement une heureuse représentativité. Sans doute plus proche du visage de la France d’aujourd’hui.

Le poste très convoité de Président de la Commission des Finances confié à un socialiste. Le prestigieux poste de Directeur Général du FMI promis à un homme de Gauche. Le Ministre de la Culture à vie depuis 1981, poursuivant son inlassable jeu de l’oie, va siéger dans une Commission inédite dédiée à la réflexion sur nos Institutions…jusqu’à la prochaine étape ?

La modernité rebelle de Cécilia a succédé au classicisme monacal. Les envolées lyriques ont fait place au pragmatisme. L’Europe semble sortie de l’ornière. La machine France sort de sa torpeur. Les Ministres seront jugés sur leur bilan annuel. Les députés travaillent sous les pluies de l’été. Et l’on réalise alors que le brave et sympathique Azouz Bégag n’était qu’un alibi.

Et que doit nous inspirer la libération des otages Bulgares en Libye ? Qu’après plus de huit années d’emprisonnement, et moult tentatives infructueuses, une nouvelle approche a réussit là ou tant échouèrent. Si, assurément, la France réaffirme ainsi son prestige international, la politique peut y retrouver une part de crédibilité. Réinvestissant le terrain de l’action, elle montre d’incontestables résultats.

Que de changements, en effet… Même la couleur, la musique et les sons viennent nous le confirmer, sous la bannière de Tokyo Hôtel et de notre génial Michel Polnareff qui firent s’ébranler la tour Eiffel et propager l’onde talentueuse sur la marée humaine du Champ de Mars le soir de la fête de notre République.

Ces parfums, esprit « Nouvelle Société », enivrent le Gaulliste de progrès que je persiste à être. Car j’ai toujours su qu’au-delà la gauche et de la droite, il y a la République, qui mérite les plus talentueux de ses loyaux serviteurs. Que la politique, loin d’être l’expression d’une guerre civile permanente, doit permettre à tous les hommes de bonne volonté de travailler ensemble. Qu’au-delà les clivages primaires, il y a l’intérêt général. Et que la compétence peut traverser les frontières sans que l’y on perde son âme. Tout simplement pour servir, et apporter le meilleur de ce que l’on est autour de notre pacte Républicain. Le Président Mitterrand n’appela-t-il pas à ses côtés d’anciens ministres de Georges Pompidou, préfigurant là une timide ébauche visant à « faire bouger les lignes » ?

Sans enthousiasme incontrôlé et de béatitude blâmable, saluons l’audace. Louons l’innovation et la prise en compte du monde tel qu’il est. Apprécions l’affirmation d’une volonté politique et de valeurs de Fraternité. Et attendons les fruits de cette vraie ouverture politique et sociale dont beaucoup parlèrent sans la réaliser.

Certes, faisons grâce à Ségolène Royal d’avoir perçu la nécessité d’instiller « quelque chose de nouveau ». Mais ses jurys citoyens et sa démocratie participative tenaient plus de l’improvisation et du soucis de se démarquer d’un appareil, que d’une véritable vision cohérente sur la nécessité d’un changement.

Rachida Dati, fille d’une femme de ménage algérienne et d’un maçon marocain, est un vrai message envers les banlieues. Un signe humain attestant qu’il n’y a pas de fatalité de l’échec, et qu’il appartient à chacun de construire sa vie. Un rappel essentiel autour de la justice de notre République : elle est la même pour tous.

La titulaire du Ministère de l’économie et des finances exprime enfin, par delà les mots, la vraie parité au plus haut sommet de l’Etat. Et Fadela Amara ne renie aucunement son combat
militant ; par contre, elle porte en elle la parole de franges de populations peu écoutées, et représente une attente qui ne doit pas être déçue. Qu’elle travaille avec Christine Boutin, loin d’être un échec annoncé, est porteur d’une pédagogie de réussite et d’une méthode dont chacun de nous devrait s’inspirer. Car la confrontation de sensibilités différentes, ne peut qu’être source d’enrichissements, n’occultant aucun aspect des complexes réalités. De la dualité naît toujours un troisième terme, fécond et assurément plus juste.




Cette nouvelle impulsion donnée à notre Démocratie ronronnante, nous dit que plus rien ne sera comme avant. Ni au niveau national. Ni au niveau local. Ni à droite, ni à gauche. Car les Français plébiscitent massivement la nouvelle démarche, véritable opportunité pour faire redécouvrir le chemin des urnes et faire comprendre que la Politique est la plus noble des tâches.



Cette ouverture générationnelle, politique et sociale, cette recherche d’adéquation avec l’environnement doivent atteindre les rouages de nos institutions de proximité. Le terrain, les quartiers, d’où émanent les voies et les voix doivent être labourés sans cesse au rythme de permanences régulières, de réelles présences dans les instances parapubliques et associatives trop souvent désertées, de représentations efficaces dans tout ce qui fait la richesse et la diversité de la vie quotidienne de nos concitoyens.

L’élu n’est pas que le simple détenteur d’une carte de visite. Le peuple lui a confié une mission afin de le représenter et d’établir constamment un lien entre la base et le pouvoir. Charge à lui de faire remonter les difficultés, les attentes, et de s’inscrire utilement dans le processus de décision afin que les demandes légitimes y soient intégrées. A la plage et au golf, il doit préférer les trottoirs et les marchés. Aux soirées mondaines, l’écoute et le dialogue avec toutes les couches sociales qui font la richesse de nos territoires. Et il ne doit jamais perdre le sens de l’humilité qui sied à l’homme sage : il n’est que le provisoire porteur d’une part de légitimité.

Oui, la rénovation de notre Démocratie est l’affaire de tous et chacun a sa place sur le grand chantier. L’enjeu est de taille. Il s’agit tout simplement de faire vivre notre République en associant et en prenant en compte toutes les franges d’une société en mouvement qui ne se reconnaissait pas jusqu’alors dans ses instances représentatives.

Afin de redonner du sens au débat politique, de faire éclore une vraie représentativité à chaque échelon des institutions, de canaliser les extrémismes, d’anoblir la démarche politique, de réconcilier la France avec les urnes, d’offrir de réelles perspectives aux français…pour s’atteler à l’essentiel : la gestion du bien commun.

Alors, les fleurs exhaleront tous leurs arômes.

Le moment est venu.

















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