Falbalas endiablées
Les deux regards se croisent intensément, donnant toute son intensité aux lueurs de défiance qui émanent des yeux embués. Devant un public chaviré par la beauté de la gestuelle, le rituel traditionnel se poursuit, respectant un cérémonial sacré puissamment ancré dans la tradition ibérique.
Le rouge s’enflamme dans ses visuels sang les plus vifs, le tissu vibrionne avec grâce formant des tourbillons destinés à rendre plus aiguë l’excitation. La prunelle vitreuse, l’homme ne quitte pas sa partenaire des yeux, guettant la défaillance d’une proie qu’il sait accessible. Une ovation scandée par des frappes de mains cadencées accompagne les efforts louables et incessants du mâle dominateur qui sait qu’il va bientôt planter bien profondément la banderille.
La belle rebelle tournoie encore à plusieurs reprises pour tenter de ne pas céder à la facilité d’un abandon immédiat. Jusqu’au bout elle déploie ses charmes envoûtants et indociles, tourne sur elle même pour exhiber plus encore les formes graciles qui entourent un corps parfait. L’homme, dans l’habit de lumière qui lui donne toute l’élégance et l’autorité du seigneur de l’arène lève les mains, entonnant une danse de victoire qui signe la soumission inéluctable. L’apothéose d’une séduction longue et frétillante conquête.
Transpiration, bouffées de chaleur, échanges narquois, bombements des corps laissant apparaître les intimités respectives… Le duel est d’une grande envolée, la musique saccadée illustre la ferveur de cet interminable et torride corps à corps. Les doutes succèdent aux provocations, et les postures irradient la volupté de deux êtres qui vont se donner l’un à l’autre après une véritable danse de la séduction, virile et sans fin. L’extase est imminent.
Nous sommes en Espagne, la danse, reine de la soirée, connaît son couronnement. Un homme et une femme, plantés avec fierté côte à côte, sont acclamés par un public conquis qui en redemande.
Ici, aucune mise à mort, on ne donne pas au valeureux torero les deux oreilles et la queue, et l’épée plantée dans le cœur de la belle n’est que le glaive de l’amour dont nous sommes tous chaque jour les consentantes victimes. La corrida du Flamenco s’achève, le caballero et la belle sont enfin réunis. L'amour triomphe toujours.
Etonnant parallèle entre deux arts qui trouvent, sur la péninsule, l’apogée parfaite de leur expression. Corrida et Flamenco sont deux facettes similaires de la culture ibérique qui enchevêtrent les symboles dans une troublante proximité.
Beau spectacle, prenant et pathétique que l’on voit brillamment se consumer sous nos yeux dans les innombrables restaurants qui émaillent la côte espagnole. Paella et Flamenco sont deux complices naturels qui s’offrent à nos appétits visuels et gustatifs sans aucune retenue. Tandis que le soleil expire un dernier râle pour mieux renaître à l’Est, les légers clapotis des flots accompagnent une soirée qui s’annonce endiablée.
Calamars, paella et sangria sont parés, en ordre de bataille dans les assiettes et les verres pour honorer un repas que nous avons choisi sous les étincelants augures du rouge et du noir qui vont vibrionner sous nos yeux admiratifs. Le choc des corps sous l’entrechoquement des fourchettes, de la musique et des sons lancinants.
L’homme s’avance, les doigts tenant délicatement son gilet, le corps cambré, le visage marqué par les rictus inaltérables de la tentation. Il veut conquérir la belle qui se recule et provoque l’insolent. Il déploie alors des vertiges de gestes souples et amples, effectue une nuée de mouvements convulsifs, trépigne des pieds et virevolte au rythme des sons qui sortent d’une guitare en transe. Le brave sue et se convulsionne. Je souffre avec lui.
La belle se tourne, se détourne, ignore le bellâtre, déployant toute la supériorité et la subtilité qui émane de la gente féminine. Elle en rajoute plus encore en esquissant de délicats et rudes mouvements des bras qui vont sensuellement caresser sa nuque féline. Les confettis rouges de sa robe noire tournoient dans les airs, s’envolent en embrassant et en veloutant les dures notes de musique.
La scène est parfaite, riche d’une enivrante sensualité, de brutalité amoureuse mêlée à des gestes tendres et câlins. Même un jeun anglais se distrait un instant de son 5ème hamburger pour s’imprimer le regard de la tendresse de la situation qui alterne entre souffrance et espoirs les plus fous. Plus réaliste et nostalgique de Big Ben, sa grand-mère, chopine à la main, le regarde tendrement et se demande s’il reprendra du pudding.
Les fiévreuse envolées, les sanglots convulsifs du Don Juan bercent mon cœur d’une langueur non monotone, tant les vibratos de la musique et des paroles sont captifs. J’entends “te quiero”, “mi amor”, « no, no, no », et comprends que je vis en direct la formulation douloureuse d’un amour incertain, le mal d’un cœur qui se croit rejeté, les folles tentatives pour arracher la décision, l’acceptation finale.
Napoleon disait avec justesse : « En amour, seules comptent la séduction et la rupture. Le reste n’est que remplissage ».
Les deux regards se croisent intensément, donnant toute son intensité aux lueurs de défiance qui émanent des yeux embués. Devant un public chaviré par la beauté de la gestuelle, le rituel traditionnel se poursuit, respectant un cérémonial sacré puissamment ancré dans la tradition ibérique.
Le rouge s’enflamme dans ses visuels sang les plus vifs, le tissu vibrionne avec grâce formant des tourbillons destinés à rendre plus aiguë l’excitation. La prunelle vitreuse, l’homme ne quitte pas sa partenaire des yeux, guettant la défaillance d’une proie qu’il sait accessible. Une ovation scandée par des frappes de mains cadencées accompagne les efforts louables et incessants du mâle dominateur qui sait qu’il va bientôt planter bien profondément la banderille.
La belle rebelle tournoie encore à plusieurs reprises pour tenter de ne pas céder à la facilité d’un abandon immédiat. Jusqu’au bout elle déploie ses charmes envoûtants et indociles, tourne sur elle même pour exhiber plus encore les formes graciles qui entourent un corps parfait. L’homme, dans l’habit de lumière qui lui donne toute l’élégance et l’autorité du seigneur de l’arène lève les mains, entonnant une danse de victoire qui signe la soumission inéluctable. L’apothéose d’une séduction longue et frétillante conquête.
Transpiration, bouffées de chaleur, échanges narquois, bombements des corps laissant apparaître les intimités respectives… Le duel est d’une grande envolée, la musique saccadée illustre la ferveur de cet interminable et torride corps à corps. Les doutes succèdent aux provocations, et les postures irradient la volupté de deux êtres qui vont se donner l’un à l’autre après une véritable danse de la séduction, virile et sans fin. L’extase est imminent.
Nous sommes en Espagne, la danse, reine de la soirée, connaît son couronnement. Un homme et une femme, plantés avec fierté côte à côte, sont acclamés par un public conquis qui en redemande.
Ici, aucune mise à mort, on ne donne pas au valeureux torero les deux oreilles et la queue, et l’épée plantée dans le cœur de la belle n’est que le glaive de l’amour dont nous sommes tous chaque jour les consentantes victimes. La corrida du Flamenco s’achève, le caballero et la belle sont enfin réunis. L'amour triomphe toujours.
Etonnant parallèle entre deux arts qui trouvent, sur la péninsule, l’apogée parfaite de leur expression. Corrida et Flamenco sont deux facettes similaires de la culture ibérique qui enchevêtrent les symboles dans une troublante proximité.
Beau spectacle, prenant et pathétique que l’on voit brillamment se consumer sous nos yeux dans les innombrables restaurants qui émaillent la côte espagnole. Paella et Flamenco sont deux complices naturels qui s’offrent à nos appétits visuels et gustatifs sans aucune retenue. Tandis que le soleil expire un dernier râle pour mieux renaître à l’Est, les légers clapotis des flots accompagnent une soirée qui s’annonce endiablée.
Calamars, paella et sangria sont parés, en ordre de bataille dans les assiettes et les verres pour honorer un repas que nous avons choisi sous les étincelants augures du rouge et du noir qui vont vibrionner sous nos yeux admiratifs. Le choc des corps sous l’entrechoquement des fourchettes, de la musique et des sons lancinants.
L’homme s’avance, les doigts tenant délicatement son gilet, le corps cambré, le visage marqué par les rictus inaltérables de la tentation. Il veut conquérir la belle qui se recule et provoque l’insolent. Il déploie alors des vertiges de gestes souples et amples, effectue une nuée de mouvements convulsifs, trépigne des pieds et virevolte au rythme des sons qui sortent d’une guitare en transe. Le brave sue et se convulsionne. Je souffre avec lui.
La belle se tourne, se détourne, ignore le bellâtre, déployant toute la supériorité et la subtilité qui émane de la gente féminine. Elle en rajoute plus encore en esquissant de délicats et rudes mouvements des bras qui vont sensuellement caresser sa nuque féline. Les confettis rouges de sa robe noire tournoient dans les airs, s’envolent en embrassant et en veloutant les dures notes de musique.
La scène est parfaite, riche d’une enivrante sensualité, de brutalité amoureuse mêlée à des gestes tendres et câlins. Même un jeun anglais se distrait un instant de son 5ème hamburger pour s’imprimer le regard de la tendresse de la situation qui alterne entre souffrance et espoirs les plus fous. Plus réaliste et nostalgique de Big Ben, sa grand-mère, chopine à la main, le regarde tendrement et se demande s’il reprendra du pudding.
Les fiévreuse envolées, les sanglots convulsifs du Don Juan bercent mon cœur d’une langueur non monotone, tant les vibratos de la musique et des paroles sont captifs. J’entends “te quiero”, “mi amor”, « no, no, no », et comprends que je vis en direct la formulation douloureuse d’un amour incertain, le mal d’un cœur qui se croit rejeté, les folles tentatives pour arracher la décision, l’acceptation finale.
Napoleon disait avec justesse : « En amour, seules comptent la séduction et la rupture. Le reste n’est que remplissage ».
Dès lors, le zèle déployé par le séducteur qui agit avec entrain sous mes yeux ebahis force l’admiration.
Tel un paon qui veut eventer son attirail d’appâts, il fait moult arabesques, tournoie vigoureusement, jette en l’air des regards désespérés, et témoigne d’une langueur gourmande et fébrile. Ah, certes, dans le royaume de l’Amour, cet insolent hidalgo mérite toute sa place. Pour ma part, ma technique est plus lapidaire en ce domaine…Pour arriver toujours aux mêmes fins.
Les heures s’égrènent agréablement. La paella aussi… La nuit est belle, la grande ourse déploie sa rutilante casserole. J’aime la vie.
Avant de partir de cette plage hospitalière, je jette un regard audacieux à la belle.
Les heures s’égrènent agréablement. La paella aussi… La nuit est belle, la grande ourse déploie sa rutilante casserole. J’aime la vie.
Avant de partir de cette plage hospitalière, je jette un regard audacieux à la belle.
Je l’imagine en Carmen, jolie ouvrière dont les mains créèrent tant de cigares et qui fit les malheurs d’un homme, amoureux d’une étoile.
Mes airs énamourés ne lui échappent pas. Elle me lance un regard de défiance. J’ose.
Sans la fioriture de claquettes et de virevoltes, je prône l’efficacité. Je lui donne un baiser gourmand. Alors, la belle se transforme en grenouille et me décoche avec ses yeux les flammes de la passion éternelle…
Bonne nuit.
Mes airs énamourés ne lui échappent pas. Elle me lance un regard de défiance. J’ose.
Sans la fioriture de claquettes et de virevoltes, je prône l’efficacité. Je lui donne un baiser gourmand. Alors, la belle se transforme en grenouille et me décoche avec ses yeux les flammes de la passion éternelle…
Bonne nuit.
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