dimanche 14 octobre 2007

Transformons l'espoir


Un avenir pour notre République

Les espoirs français de gagner la coupe du monde de rugby se sont fracassés un samedi 14 octobre sur un malheureux 14-9. Victoire arrachée à six minutes de la fin du match sur pénalité ? Mon goût de néophite pour ce sport me laisse plutôt entendre que c’est tout juste 2 minutes après le commencement de la partie que les anglais nous ont pris de surprise pour venir cueillir sans aucun effort les 5 points de l’essai, décisifs pour le déroulement à venir.

5 points en début de jeu, peu d’ouvertures créées par une équipe qui joua trop souvent au foot plutôt qu’au rugby, souci peu glorieux de préserver petitement un modeste point difficilement gagné, équipe sans doute fatiguée, Sébastien Chabal sonné dès son entrée sur le terrain, tactique inchangée en deuxième partie… autant écrire la chronique d’une défaite annoncée. Malgré les nombreux « plus » qui étaient nôtres.

Tout d’abord, les auspices favorables qui se présentaient. La France avait gagné l’après-midi même un match de football contre les îles Féroé malgré un contexte psychologique défavorable. Un heureux augure ! Un poteau fut notre précieux allié en contrant un drop de Wilkinson. Une démystification de la magie de son coup de pied ! Le prince Harry, étonnement calme, n’allait-il pas déclancher des ondes négatives ? Un espoir vain !

Nous avions également de nombreux atouts. Une équipe revigorée par la superbe victoire contre les « All blacks » qu’ils affrontèrent avec défiance, droit dans les yeux. Le jeu collectif et les prestations sportives que surent déployer les joueurs durant les précédents matchs. L’enthousiasme populaire qui accompagna les bleus avec des français tous unis derrière le ballon ovale. La ferveur du Stade de France qui fit vibrer à bon escient notre fibre patriotique.

Echec ? Certes non. Merci aux bleus de nous avoir fait rêver, d’avoir mobilisé un pays uni autour d’eux, d’avoir montré que la détermination et l’esprit de groupe pouvaient mener au plus loin un parcours mal commencé. Merci d’avoir confirmé avec brio que la France comptait dans l’élite du rugby mondial.

Mais surtout, vous avez insufflé dans un pays en quête de repères un esprit qui doit désormais guider chacun de nous. Cet esprit, intimement attaché au monde du rugby, porte en lui les ferments de la réussite d’une vie sociale, car il peut renforcer les liens entre toutes les composantes du pays.

Comment le définir ?

Souci de dépasser les obstacles afin de vaincre face à l’adversité tout en respectant l’autre. Observation scrupuleuse des règles du jeu et des lois qui régissent ce sport. Fair-play et considération envers les vaincus auxquels les héros du jour font une haie d’honneur. Refus du nombrilisme et de la starification pour privilégier l’esprit d’équipe et les relations d’amitié qui y prévalent. Reconnaissance de l’apport de chacun, du plus petit au plus costaud, dans un mixage social qui est une vraie valeur ajoutée.

Tout cela a permis de galvaniser la France entière autour d’un idéal commun. Au pays de la zizanie et des 300 fromages, c’est chose méritoire. Surprise ! Cette France que l’on disait revêche à l’expression du sentiment patriotique s’est levée et à entonné la Marseillaise, avant, et pendant le match. Cette Marseillaise, plus que jamais d’actualité qui véhicule, dans son symbole, tout ce que nous avons de plus cher et qui nous donne un réel avenir : l’union autour de la République.

Loin d’être ringard et revanchard, cet hymne, par-delà les mots, est le vecteur des principes qui fondent l’essentiel de notre vivre ensemble et que chacun de nous devrait exprimer dans son quotidien : Liberté, Egalité, Fraternité.

Chacun de nous a la mission d’essaimer ce qui fait la force de notre ciment social, ce qui accepte les différences, ce qui forge des liens indissolubles entre nous, ce qui garantit la liberté de tous.

Vivons nos différences. Acceptons celles de l’autre. Loin de nous diviser, elles sont source de mutualisation pour mieux enrichir le terreau sur lequel poussera tout ce que nous pouvons espérer de meilleur.

Car, par-delà nos différenciations politiques, philosophiques ou confessionnelles, il y a ce qui nous réunit tous, tous sans exception : la République.

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