samedi 30 avril 2011

Chagrin...


Marrakech, ville meurtrie.

La cité de la concorde et de la tolérance, la ville des 5 sens, accueillante et généreuse qui offre la puissance de sa magie à qui sait l’écouter, la capitale historique aux couleurs chatoyantes et aux mélopées enivrantes est aujourd’hui cruellement touchée par la haine et l’aveuglement.

Hier, la place Jemaa el Fna a été frappée par une main lâche et anonyme, ravageant un restaurant qui m’a souvent permis d’apprécier moult couscous, tuant des innocents, semant l’inquiétude et la désolation.

Par affection et respect pour ces marrrakchis qui savent si bien faire chanter la vie et l’amitié, je suis triste et abasourdi.

Je vois les regards profonds et les sourires sincères des berbères qui vont vibrer la place, j’entends les rires et les musiques qui font chanter les âmes, je pense aux couleurs qui virevoltent sous les yeux, je ressens la force des relations nouées avec tous ceux que je n’oublierai jamais et qui m’entrainent dans une jolie cavalcade sans fin de fraternité. Je pense aujourd’hui à eux, et je partage leur peine.

Marrakech, qui propose d’innombrables et inoubliables rencontres entre des êtres venus de partout, Marrakech qui permet à toutes les communautés de se côtoyer, de vivre ensemble dans le partage et le respect dérange les étriqués dogmatiques, car elle exprime le plus beau qui puisse jaillir de la nature humaine : la Vie, l’Espérance, l’Amitié, la Tolérance.

Son histoire a souvent été jalonnée de détresse, de désolation, de crimes… Mais la ville de lumière s’est toujours relevée. Pour briller plus fort encore. Et amener la puissance de ce scintillement jusqu’à nous.

Le courage de ses habitants, l’énergie qui émane des entrailles du sol, le soutien des amis permettront à cette ville de continuer à être ce qu’elle est à jamais : une ville de magies et de mystères qui envoute et sait nous séduire.

Marrakech, je t’aime.